Dans certains guides de compostage, les oignons figurent sur la liste des déchets à éviter, contrairement à la plupart des épluchures de légumes. Cette consigne surprend, car leur décomposition naturelle ne pose pas de problème en milieu ouvert.
Glisser des oignons dans un composteur à la maison semble anodin. Pourtant, cette habitude cache quelques pièges insoupçonnés que beaucoup de jardiniers découvrent trop tard. Ces bulbes réclament une attention spécifique si l’on veut garder un compost en pleine forme, et éviter quelques surprises désagréables.
Oignons et compost : démêler le vrai du faux
Sur le plan de travail, les pelures d’oignons s’accumulent, prêtes à finir dans le bac à compost. Pourtant, leur sort fait débat. Contrairement aux restes de fruits ou de légumes classiques, les oignons divisent. Leur particularité ? Ils renferment des substances antibactériennes naturelles. Ces composés, conçus pour protéger le bulbe, entravent le travail des micro-organismes essentiels au compost. Résultat : la transformation des déchets de cuisine en fertilisant maison peut ralentir, parfois nettement.
Dans un composteur domestique, quelques poignées d’épluchures d’oignons suffisent pour voir les odeurs prendre le dessus, surtout lorsque le volume de matière reste limité. Les grands composteurs collectifs, eux, absorbent mieux ces variations. Mais dans un bac familial, la qualité finale du compost s’en ressent vite.
Faut-il pour autant bannir les oignons ? Rien n’est figé. Certains jardiniers aguerris les intègrent en petites quantités, bien mélangés à d’autres déchets organiques secs. L’astuce repose sur le dosage et l’équilibre avec des matières carbonées comme des feuilles mortes ou du carton. Cette association aide à préserver la structure du sol tout en gardant un compost actif et homogène.
Pourquoi les oignons posent-ils problème dans le compost ?
La question des oignons agite les forums de passionnés du compost. Si leur présence intrigue, ce n’est pas sans raison. Plusieurs facteurs expliquent leur réputation délicate parmi les déchets de cuisine :
- Substances antibactériennes naturelles : les oignons contiennent des composés soufrés capables de freiner, voire d’inhiber, l’activité des micro-organismes qui dégradent la matière organique.
- Odeurs prononcées : en se décomposant, les pelures d’oignons dégagent facilement des effluves puissants, peu discrets dans un composteur fermé ou peu ventilé. Confort olfactif et voisinage peuvent vite en pâtir.
- Décomposition lente : leur texture fibreuse n’aide pas non plus. Si le compost manque de matières brunes, la dégradation s’étire.
Un autre point attire l’attention : les risques de germination. Un bulbe d’oignon jeté entier, ou même une pelure épaisse, peut donner naissance à de jeunes pousses si le compost n’est pas assez chaud ou bien brassé.
Mis bout à bout, ces effets font des oignons des déchets à manier avec précaution, au même titre que les produits laitiers ou les restes de viande. Pour assurer un compost sain, mieux vaut ajuster le mélange entre matières humides et sèches, et limiter les apports massifs d’oignons.
Des astuces simples pour composter les oignons sans souci
Bonne nouvelle : les oignons ne sont pas condamnés à finir dans la poubelle ordinaire. Avec quelques réflexes, il devient possible de les intégrer au compost, sans bouleverser l’équilibre du tas. Commencez par les couper en petits morceaux, cette étape accélère leur dégradation et limite la germination.
L’équilibre reste la clé. Les oignons, riches en azote, gagnent à être combinés avec des matières brunes, comme les feuilles mortes, le carton déchiré ou le papier non imprimé. Ce duo dynamise la vie microbienne et aide à contenir les odeurs. Un repère simple : deux parts de matières sèches pour une part de déchets humides.
- Fractionnez toujours les apports : pas de grosses quantités d’oignons d’un seul coup.
- Alternez systématiquement avec des couches de carton ou de feuilles.
- Brassez régulièrement le compost pour l’aérer et favoriser une décomposition homogène.
En somme, la réussite passe par l’attention portée à chaque geste. Des pelures d’oignons bien préparées, associées à une belle diversité de déchets organiques, enrichissent le compost sans compromettre sa qualité. Observer, ajuster, et varier : là réside le secret d’un engrais naturel efficace, respectueux du sol et de la vie qui l’anime.
Les erreurs à éviter pour un compost sain et efficace
Pour obtenir un compost équilibré, quelques pièges méritent d’être signalés. D’abord, la tentation de verser sans compter épluchures et restes de cuisine, oignons compris, peut vite saturer le tas en azote. Trop de déchets humides, c’est l’apparition d’odeurs et une décomposition qui ralentit. Maintenir une bonne dose de feuilles mortes, de papier ou de carton déchiqueté aide à tenir le cap, en stabilisant la balance entre carbone et azote.
Autre travers courant : oublier le brassage. Un compost laissé en plan, tassé ou privé d’air, finit par fermenter et moisir. Pour éviter cela, remuez la matière toutes les deux ou trois semaines, surtout après l’ajout de déchets très humides comme les pelures d’oignons ou les restes de fruits.
Enfin, gare aux intrus : produits laitiers, viandes, grandes quantités d’agrumes ou d’épluchures d’oignons ne font pas bon ménage avec une bonne dynamique microbienne. Les substances antibactériennes des oignons, à forte dose, déséquilibrent le processus. Restez vigilant sur la diversité et la quantité de chaque type de déchet.
Un compost domestique, c’est un peu comme une partition à accorder : chaque apport compte, chaque geste influe sur l’harmonie du résultat. Avec attention et régularité, la matière se transforme et la terre retrouve toute sa vigueur. La prochaine fois que vous épluchez un oignon, vous saurez comment faire rimer bon sens et compost réussi.
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